Étude environnementale et sanitaire des anciennes exploitations minières de l’Ouvèze

Mis à jour le 11/04/2022

Suite à la publication de la directive européenne sur les déchets de l’industrie extractive, le 15 mars 2006, le ministère de la transition écologique a demandé au groupement d’intérêt public Géodéris de recenser tous les stockages de résidus des exploitations minières fermées et abandonnées sur le territoire métropolitain.

Géodéris a remis son rapport concernant l’ancienne région Rhône-Alpes le 20 juin 2013. Celui-ci comporte une analyse sommaire de chaque site minier afin d’identifier ceux qui sont les plus susceptibles de présenter des risques environnementaux et sanitaires significatifs. Pour le département de l’Ardèche, qui compte une trentaine d’anciennes mines, il a été établi que les sites les plus à risques sont ceux des anciennes concessions de Chaliac et, au sud du département, de Largentière.
En ce qui concerne la concession minière de Chaliac, une étude plus approfondie a par conséquent été commandée à Géodéris, avec un périmètre étendu à celui des 7 anciennes concessions de la vallée de l’Ouvèze.

L’étude a été conduite entre 2012 et 2015, après information des maires des communes dans lesquelles ont été effectués des prélèvements et analyses d’échantillons de sol et d’eau. Pour son élaboration, Géodéris a suivi la méthodologie dite d’interprétation de l’état des milieux décrite par la circulaire du 8 février 2007 relative à la gestion des sites et sols pollués. Elle consiste en une évaluation des risques sanitaires et environnementaux liés à des contaminations des sols, des eaux, des sédiments et des denrées alimentaires afin d’émettre des recommandations de gestion.

Les analyses d’échantillons ont porté sur les substances minières (fer, plomb et zinc), mais aussi, au regard du contexte géologique, sur l’antimoine, le cuivre, l’arsenic et le cadmium.

Le rapport de Géodéris est mis à la disposition du public dans les mairies de Saint-Julien-en-Saint-Alban et Flaviac, et peut être téléchargé ci-dessous.

En conclusion de son étude, il est recommandé aux habitants, propriétaires et pouvoirs publics de mettre en œuvre plusieurs mesures de réduction des risques environnementaux et sanitaires.

La priorité consisterait à sécuriser certains murs de soutènement surplombant le Lagau et retenant des matériaux pollués. L’effondrement de ces murs provoquerait en effet le déversement direct de résidus miniers ou de terres potentiellement chargées en contaminants métalliques dans la rivière. Il conviendrait soit d’en renforcer la maçonnerie (structure, ancrages, fondations, …) soit de diminuer la pression s’y exerçant, par détournement ou par drainage des eaux pluviales à l’amont du terrain retenu. Une étude de faisabilité est nécessaire pour déterminer la solution qui serait la plus pertinente.

Pour préserver la santé des riverains, il est par ailleurs suggéré de restreindre les possibilités d’usage des eaux du Lagau et de l’Erriès, en interdisant ou en limitant réglementairement la baignade et les prélèvements. Une information
des riverains entretenant un potager permettrait dans un premier temps de leur exposer les risques et de leur rappeler les bonnes pratiques à suivre en matière de lavage de leurs productions avant consommation.

Concernant les sols et résidus à forte teneur en éléments métalliques, Géodéris conseille de restreindre les possibilités d’accès, par des moyens physiques (panneaux, clôtures, …) et/ou réglementaires, après concertation avec leurs propriétaires. Le site à traiter en premier lieu est le terril de Pansier, qui connaît les plus fortes concentrations en métaux. À plus long terme, il sera opportun d’étudier les possibilités d’intervention pour réduire les apports de polluants vers le Lagau ainsi que le contact direct des habitants avec les résidus. En fonction des techniques disponibles et des contraintes de divers ordres (physiques, réglementaires, paysagères, …) un confinement total ou partiel des dépôts ou un drainage des eaux pluviales, pour limiter la percolation, pourraient être envisagés.

D’autres pistes d’actions sont évoquées par Géodéris :
– conduire des enquêtes sur les habitudes précises en ce qui concerne la fréquentation des zones à risque, la consommation de produits potagers, … ;
– vérifier le degré de bioaccessibilité des végétaux et des sols (selon la forme moléculaire des substances incriminées, leur assimilation par l’organisme diffère, et donc leur degré de toxicité) ;
– rechercher des lieux de captage d’eau présentant moins de risque pour l’arrosage des potagers ;
– vérifier l’éventuel usage agricole de certains terrains (pâturage) ainsi que du Lagau et du Vendèze (abreuvement, irrigation) ;
– étudier l’opportunité et la faisabilité de traiter les eaux émergeant de la galerie du filon Juliette, au-dessus de l’Erriès.

Pour en savoir plus :
Rapport de Géodéris Étude environnementale et sanitaire détaillée des anciennes exploitations minières de bassin versant de l’Ouvèze (07)